Un texte de Claude Molzino sur l'Horizon: "Ce grand pays muet qui ne nous quitte pas."
Par Frédéric Brunet le jeudi, 9 mai 2013, 20:15 - L'Horizon, textes - Lien permanent
Mai 2013
« horidzeïn » : borner, fixer des limites, séparer par une frontière. L’étymologie
assigne à l’horizon un rôle distributif : l’horizon est généralement compris comme ce qui
coupe et sépare, lieu de la fin d’un espace et du commencement d’un autre et
réciproquement, entre terre et ciel. Définissant l’un par rapport à l’autre, il suppose alors
comme plus originaires que lui ces espaces ou ces matières auxquels il va appliquer son
arrêt, et de son tranchant les répartir bord à bord dans leur identité respective et
discrète. Césure, mise en ordre, articulation, toujours second donc, opérant sur du déjà
là. Ce que montrent les encres de Frédéric Brunet dans leur fulgurante beauté, c’est que
l’horizon est premier, et que chaque tracé de l’horizon est une genèse de la spatialité
avant toute matière et tout lieu, avant le monde et, pur paradoxe, néanmoins depuis
l’humain, l’humain semble-t-il pourtant toujours absent de ces épures austères nées
d’une véritable ascèse picturale.
Texte intégral lisible, téléchargeable et imprimable ici ou en annexe:
"Ce grand pays muet qui ne nous quitte pas"; Claude Molzino, texte au format PDF