Mai 2013

encre, 0054

« horidzeïn » : borner, fixer des limites, séparer par une frontière. L’étymologie assigne à l’horizon un rôle distributif : l’horizon est généralement compris comme ce qui coupe et sépare, lieu de la fin d’un espace et du commencement d’un autre et réciproquement, entre terre et ciel. Définissant l’un par rapport à l’autre, il suppose alors comme plus originaires que lui ces espaces ou ces matières auxquels il va appliquer son arrêt, et de son tranchant les répartir bord à bord dans leur identité respective et discrète. Césure, mise en ordre, articulation, toujours second donc, opérant sur du déjà là. Ce que montrent les encres de Frédéric Brunet dans leur fulgurante beauté, c’est que l’horizon est premier, et que chaque tracé de l’horizon est une genèse de la spatialité avant toute matière et tout lieu, avant le monde et, pur paradoxe, néanmoins depuis l’humain, l’humain semble-t-il pourtant toujours absent de ces épures austères nées d’une véritable ascèse picturale.

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"Ce grand pays muet qui ne nous quitte pas"; Claude Molzino, texte au format PDF